Un désastre éducatif : Les résultats en mathématiques et en lecture des lycéens américains au plus bas
Par Futurism .Publié le
2025/09/10 04:43
Le ministère américain de l'Éducation, que l'administration Trump tente activement de démanteler, vient de publier les derniers résultats aux tests de mathématiques et de lecture pour les élèves de terminale. Les chiffres sont sans appel et sonnent comme un véritable désastre.
Comme le rapporte le Wall Street Journal, les notes ont atteint leur plus bas niveau historique, y compris selon les standards américains, déjà jugés modestes. C'est un signe inquiétant que la montée rapide de technologies comme l'intelligence artificielle — combinée à d'autres facteurs probables, tels que les effets persistants de la pandémie de COVID-19 — a massivement perturbé l'apprentissage des compétences essentielles chez les jeunes.
Toutefois, les experts préviennent qu'il est difficile de tirer des conclusions définitives, étant donné la multitude de facteurs en jeu.
Une baisse alarmante des performances
Les résultats proviennent de l'Évaluation nationale du progrès éducatif, qui teste chaque année des dizaines de milliers d'élèves. Les derniers chiffres sont accablants : entre 2019 et 2024, la proportion d'élèves de terminale maîtrisant les mathématiques et la lecture a chuté de 2 %, pour atteindre seulement 35 % en lecture et 22 % en mathématiques.
Seul un élève sur cinq a été capable de tirer une conclusion d'un essai argumentatif.
60 % des élèves seulement ont pu déduire la population d'une zone géographique après qu'on leur ait donné sa taille et sa densité.
« Les élèves entament leur vie d'adulte avec moins de compétences et de connaissances académiques fondamentales que leurs prédécesseurs d'il y a dix ans », a déclaré Lesley Muldoon, directrice exécutive du conseil qui a supervisé les tests, au Wall Street Journal. « Cela se produit à un moment où les progrès technologiques et sociaux rapides exigent plus des futurs travailleurs et citoyens, et non moins. »
L'IA et autres facteurs en cause
Martin West, doyen académique de la Harvard Graduate School of Education, a expliqué au journal que « nous devrions chercher des explications possibles qui transcendent les frontières nationales », tout en précisant qu'il n'existe pas encore de « preuve irréfutable » pour expliquer ces chiffres, comme l'utilisation des smartphones ou des réseaux sociaux.
Le Wall Street Journal note également qu'il est possible que l'augmentation des taux de diplomation au lycée fausse les résultats, car de plus en plus d'élèves moins performants passent les tests.
Néanmoins, les experts alertent sur les conséquences potentiellement dévastatrices de l'intelligence artificielle pour toute une génération d'élèves, qui ont largement adopté des outils comme le chatbot ChatGPT d'OpenAI. Et ce, malgré les défauts flagrants de cette technologie, tels que ses fréquentes « hallucinations ».
Même les éducateurs commencent à utiliser l'IA pour noter les travaux de leurs élèves, créant une boucle de rétroaction inquiétante où les jeunes n'apprennent pas à développer leur pensée critique en classe.
En d'autres termes, si nous commençons tout juste à comprendre pourquoi les compétences d'apprentissage continuent de baisser chez les étudiants américains, une multitude de facteurs pourrait faire en sorte que la situation s'aggrave encore.
Un débat politique sur l'éducation
Dans le même temps, la secrétaire à l'Éducation Linda McMahon a soutenu que la chute des scores de mathématiques et de lecture au plus bas niveau historique était un argument en faveur de la dissolution du ministère de l'Éducation, et non l'inverse.
« Le président Trump et moi-même sommes déterminés à rendre le contrôle de l'éducation aux États afin qu'ils puissent innover », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
L'ancienne secrétaire à l'Éducation Margaret Spellings, qui a servi sous la présidence de George W. Bush, a accusé l'administration Trump d'utiliser les plans d'abolition du ministère pour détourner l'attention de « notre priorité la plus urgente : mieux préparer nos élèves ».
Dans son propre communiqué, elle a ajouté : « Ce n'est pas le bon moment pour parler de la fermeture du ministère de l'Éducation. Quand votre maison est en feu, vous ne parlez pas de faire des rénovations. »
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