Geoffrey Hinton, le Parrain de l'IA , prédit un chômage de masse
Par Futurism .Publié le
2025/09/09 22:53
L'un des plus éminents pionniers de l'intelligence artificielle dresse un tableau sombre de l'impact imminent de la technologie qu'il a contribué à créer sur l'humanité.
Dans un entretien accordé au Financial Times, le scientifique Geoffrey Hinton, lauréat du prix Nobel et surnommé le « Parrain de l'IA » pour ses travaux sur les réseaux neuronaux, a affirmé que les dirigeants de la tech qui prêchent un avenir radieux pour l'IA se font des illusions et en trompent d'autres.
« Ce qui va réellement se passer, c'est que les plus riches vont utiliser l'IA pour remplacer les travailleurs », a-t-il déclaré. « Cela va engendrer un chômage de masse et une hausse spectaculaire des profits. Quelques personnes deviendront beaucoup plus riches, et la plupart des gens plus pauvres. »
« Ce n'est pas la faute de l'IA, a-t-il ajouté. C'est la faute du système capitaliste. »
L'ancien responsable de l'équipe Google Brain, qui a quitté l'entreprise en 2023 pour commencer à partager ses sombres prédictions, n'a pas fourni de calendrier précis pour cette transformation. Il est troublant d'imaginer un monde où l'IA remplacerait un nombre croissant de personnes, car ce phénomène est déjà en cours, même si les licenciements n'ont pas encore généré les bénéfices espérés par les entreprises.
Le revenu universel, une fausse solution ?
Alors que des figures comme Sam Altman, PDG d'OpenAI, ont suggéré l'instauration d'un revenu de base universel (RBU) pour contrer le chômage lié à l'IA, Hinton estime que cette solution de fortune « ne résoudra pas la question de la dignité humaine » et la perte de sens que les individus pourraient ressentir sans travail.
S'il n'a pas donné de date pour cette « apocalypse de l'emploi », Hinton a en revanche émis des prévisions plus précises concernant une autre révolution : celle où l'IA pourrait devenir sur-intelligente, capable de surpasser les esprits humains les plus brillants.
« La plupart des scientifiques s'accordent sur une échéance de cinq à vingt ans », a-t-il dit. « C'est le pari le plus sûr. »
Un appel à ne pas se voiler la face
Comme la plupart de ses pairs, Hinton considère la sur-intelligence comme inévitable. Interrogé sur la manière dont les jeunes générations peuvent rester optimistes face à un tel bouleversement, il a balayé les appels à la sérénité.
« Je suis tenté de demander : 'Pourquoi les jeunes devraient-ils rester optimistes ?' », a-t-il ironisé. « Peut-être agiraient-ils davantage s'ils n'étaient pas si positifs. »
« Imaginez une invasion extraterrestre que vous verriez au télescope, et qui arriverait dans 10 ans. Diriez-vous : 'Comment rester optimiste ?' Non, vous diriez : 'Comment allons-nous faire pour nous en sortir ?' », a poursuivi Hinton. « Si rester optimiste signifie faire comme si cela n'allait pas arriver, alors il ne faut pas l'être. »
Malgré ces perspectives terrifiantes, Hinton semble prêt à tirer sa révérence. « J'ai 77 ans », a-t-il conclu. « La fin est de toute façon proche pour moi. »
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