Pourriture Cérébrale Numérique : Des chercheurs s'inquiètent de la paralysie physique et mentale chez les moins de cinq ans
Par Sharon Adarlo .Publié le
2025/12/07 10:27
Le cerveau des enfants de moins de cinq ans (neurotypiques) traverse une phase de croissance accélérée, les transformant rapidement de nourrissons baveux en petits êtres prêts à maîtriser l'alphabet. C'est pourquoi il est particulièrement alarmant de constater qu'une large cohorte de ces enfants est soumise, involontairement, à une quantité monumentale de ce que les chercheurs nomment la "pourriture cérébrale" numérique (Brain Rot Content). Selon un rapport analytique du Centre pour la Justice Sociale (CSJ), un groupe de réflexion britannique axé sur la lutte contre la pauvreté, cette situation critique pourrait engendrer des conséquences délétères tentaculaires sur le développement de l'enfant.
Les effets de cette gigantesque expérience non contrôlée sont déjà ressentis sur le terrain. Un enseignant, cité dans le rapport, témoigne : « J’ai deux enfants [dans ma classe] qui sont physiquement incapables de s'asseoir sur le tapis. Ils manquent de force abdominale. Lorsque j’ai rendu visite à l’une de ces filles en juillet, elle n'était jamais allée à la crèche; elle était assise dans un coin sur un iPad. Elle n’a pas développé sa force centrale, ce qui affecte sérieusement tout son développement. »
D’après les chercheurs du CSJ, cet assaut de contenu de mauvaise qualité sur les réseaux sociaux provoque des troubles de l’anxiété et du sommeil chez les jeunes. D’autres études confirment que l’utilisation des médias sociaux est corrélée à de moins bons résultats aux tests de mémoire et de lecture, et que l'augmentation du temps passé devant les écrans induit la dépression et des comportements addictifs dans toutes les tranches d'âge.
Le cri d’alarme du Parlement
Lord Nash, membre de la Chambre des Lords britannique et ancien sous-secrétaire d’État parlementaire aux écoles, a qualifié la recherche d'« extrêmement alarmante » : « Avec des centaines de milliers d’enfants de moins de cinq ans désormais sur ces plateformes, nourris par des algorithmes conçus pour hameçonner des adultes, il est impératif que nous nous inquiétions tous du sort de ces enfants qui n’ont même pas encore appris à lire. »
Le CSJ a étayé son analyse avec un rapport de mai 2025 de l’Office des Communications du Royaume-Uni (Ofcom). Ce dernier révèle qu’environ un enfant sur cinq, âgé de trois à cinq ans, a utilisé les réseaux sociaux de manière autonome. Plus grave encore, un quart des enfants de huit à neuf ans qui jouent en ligne ont interagi avec des inconnus, faisant de ces environnements un lieu prisé par les prédateurs d’enfants.
814 000 cerveaux britanniques en péril
Le rapport de l’Ofcom a également révélé que 37 % des parents interrogés admettent que leurs enfants de trois à cinq ans ont accès aux réseaux sociaux – une augmentation stupéfiante par rapport aux 29 % enregistrés il y a seulement trois ans. En extrapolant ce chiffre aux données démographiques, le CSJ estime que ce sont 814 000 enfants britanniques qui sont actuellement en train de "frire leur cerveau" avec les mèmes et les clips vidéo les plus stupides imaginables.
Les chercheurs concluent : « Nous sommes préoccupés par la montée de l’anxiété et de la détresse identitaire liées à la stimulation persistante des écrans. Les écoles signalent une baisse de l’attention et des troubles du comportement liés aux normes dictées par le monde en ligne. »
Recommandations Chocs
Afin de restaurer un état de santé sain chez les enfants, le CSJ a émis les recommandations suivantes :
Relever l’âge légal d’accès aux réseaux sociaux à 16 ans.
Interdire l’utilisation des téléphones intelligents dans les écoles.
Lancer une campagne nationale de sensibilisation aux risques de santé publique liés à l’usage des médias sociaux et d’Internet.
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